Livres
C'est en pensant à mes élèves de direction d'orchestre que j'avais tout d'abord envisagé d'écrire cet essai sur la direction d'orchestre. Parti de réflexions élémentaires et de conseils pratiques pour de jeunes musiciens, j'ai élargi ma réflexion et fini par outrepasser le stade initial pour m'adresser à un public plus large. Un travail parallèle que je conduisais sur l'analyse musicale m'a convaincu de tenter de rectifier un certain nombre d'erreurs trop souvent répétées sous la plume de critiques, musicographes et musicologues. Certaines appréciations et le langage des critiques de disques ou de certains analystes sur l'interprétation musicale choquent souvent le musicien et sont totalement en dehors de la réalité de l'interprète moyen. D'où cet ouvrage, à la fois ambitieux et irréaliste.
Il n'était pas question pour moi de suivre les traces des grands chefs du passé qui, de Furtwaengler à Bernstein en passant par Bruno Walter ont livré des sommes qui reflètent à la fois leur pensée et leur philosophie. Plus proche de Berlioz ou de Scherchen - même si ma carrière n'autorise de comparaison avec aucun d'entre eux - j'ai essayé de m'effacer pour ne laisser apparaître que mon expérience pratique sans chercher ni à idéaliser le rôle du chef d'orchestre ni à le présenter comme autre chose que l'uvre d'un artisan qui serait un bon technicien. Car je ne parlerai presque pas de style ni de « goût. » Eugène Bigot, qui considérait qu'on pouvait être capable de tout diriger, de la musique du Moyen-Âge à celle de ses contemporains avec une technique élaborée à partir des seules symphonies de Beethoven, disait qu'il était inutile de travailler du Mozart ou du Strawinsky car la difficulté d'interprétation de leurs uvres se trouvait dans le style pour le premier et le solfège pour le second et que les problèmes de baguette qu'on pouvait y rencontrer se trouvaient tous dans l'écriture beethovénienne. Le style et le solfège sont plus des problèmes de musicien et de technicien de la musique, donc préalables au métier de chef d'orchestre.
Le chef d'orchestre possède aujourd'hui encore, une image qui est liée aux périodes romantiques et postromantiques. Dans l'acte de « diriger », il y a l'uvre et les moyens nécessaires à sa re-création. Il est étrange qu'il n'existe pas de terme convenable pour définir cet acte complexe qui permet de concrétiser la musique qui est en puissance dans la partition écrite. Je reviendrai sur ce sujet qui est trop souvent réduit au simple et vague terme d' « interprétation. » Sans nier l'existence de mystères indicibles qui existent dans l'uvre comme dans l'interprétation, il me semble préférable d'insister sur la compréhension d'une uvre et sur celle des processus qui conduisent à son interprétation que se contenter d'une communion, d'une foi, d'une révélation. Personne ne me contredira si j'ajoute que mon point de vue est au moins vrai dans une démarche scolastique et didactique. Comme je ne sais pas très bien parler de l'indicible, et parce que je souhaitais m'adresser au plus grand nombre, y compris aux simples mélomanes et aux jeunes musiciens d'orchestre(s) je me suis attaché à démonter ce qui le mécanisme de se passe avant, pendant et après le geste de l'individu qui s'agite, de face ou de dos, sur sa petite estrade. Les chefs d'orchestre expérimentés n'y découvriront rien qu'ils ne savent déjà, mais peut-être certains d'entre eux y trouveront l'occasion d'une interrogation nouvelle ou oubliée car il n'est guère de métier où la remise en question de ses propres habitudes et certitudes ne soit aussi nécessaire. D'autres pourront être choqués par telle ou telle affirmation née de ma plume car il est parfois plus difficile de parler de la direction que de diriger ! J'ai également essayé de tenir compte de situations différentes car, que ce soit historiquement ou même à un instant donné, dans ces domaines musicaux, techniques, expressifs, esthétiques, il n'existe pas de vérité absolue, mais des vérités diverses, complémentaires parfois, souvent tout aussi respectables les unes que les autres. Il s'agit donc d'un livre d'expérience(s) personnelle(s) qui se veut le plus impartial et complet que possible. Le lecteur saura si cette gageure valait le risque d'être courue.
Henri-Claude FANTAPIÉ
LE CHEF D'ORCHESTRE
Art et technique
Quelle est l'utilité d'un chef d'orchestre ? Combien de fois a-t-on posé cette question, et on est parfois étonné de constater que nombreux sont les musiciens amateurs ou jeunes professionnels qui ont une opinion vague du rôle tenu par ce personnage, pantin pour les uns, chaman pour d'autres, vers lequel tous les regards convergent et dont la gestique silencieuse et sémaphorique au point de sembler ridicule, semble bien inutile.
Bien sûr, on a parfois glorifié les géants du podium, issus du XIXe siècle et devenus des stars, mais à côté d'eux, combien d'artisans oeuvrent-ils avec une passion et un mérite tout aussi grands à la tête de leur chorale, d'un orchestre plus ou moins virtuose, plus ou moins important, composé d'amateurs ou de professionnels. Tous doivent affronter, outre leur orchestre, un public exigeant et des critiques blasés. Ils sont surtout responsables d'une partition qui, sans eux ni leurs musiciens, n'existerait qu'à l'état virtuel, écrite avec des signes cabalistiques en un langage imparfait, qui attend qu'on lui donne vie en la concrétisant dans le monde temporel et sonore.
Ce livre essaie de répondre aux questions que peuvent se poser le professionnel aussi bien que le mélomane. Il s'adresse aussi bien à celui qui souhaite entreprendre des études de direction d'orchestre, mais aussi au curieux qui fréquente les salles de concert et dont la culture musicale n'est pas très étendue ou au jeune musicien, instrumentiste, musicographe, compositeur ou chanteur, qui n'ambitionne qu'une meilleure connaissance du « travail » du chef.
On trouvera aussi dans cet ouvrage des exemples musicaux, un certain nombre de références à l'histoire de l'orchestre et à celle de la direction d'orchestre ainsi que des anecdotes sur la vie professionnelle et sur l'enseignement de quelques grands pédagogues du XXe siècle.
TABLE DES MATIERES
Avant-propos
I - En guise d'exposition
II - Attentes réciproques
III - Les connaissances préalables du chef d'orchestre
IV - Les paramètres de la musique
V - L'uvre - Le travail
VI - L'orchestre
VII - La répétition et le concert
VIII - Le travail du geste (expressif - suggestif - entraînant - synthétique) au service de l'uvre
Annexe 1 : Cas particuliers
Annexe 2 : Analyse linéaire et mémoire globale
Annexe 3 : Quelques dispositions des cordes au XXIe siècle
Annexe 4 : Quelques dispositions des vents et des percussions au XXIe siècle
Annexe 5 : A propos de la santé
Annexe 6 : De quelques compositeurs et uvres
Annexe 7 : Petites observations sur l'histoire de la symphonie
Annexe 8 : Autre travail de détail - L'analyse de l'uvre : la symphonie 103 de Haydn
Annexe 9 : Le travail de détail - La méthode d'analyse d'une uvre : les océanides de Jean Sibélius
Annexe 10 : Encore quelques remarques
Annexe 11 : Du plus lié au plus détaché, proposition de tableau des articulations
Annexe 12 : Du sens de quelques termes
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